Le montage drop shot

(edit achigan)
Le montage Drop Shot

[Le montage Drop Shot ou Down Shot]

 

Dans la série des techniques hivernales (mais pas seulement...), abordons ici le drop shot :
Le poisson est difficile, callé près du fond, peu prompt à engamer votre esche, il faut laisser traîner votre leurre sur une strike zone (zone ou ce trouve le poisson) la plus restreinte possible, ne cherchez, plus, c’est le drop qu’il vous faut !


Cette technique permet de
présenter un leurre souple (ou pas, certains pêcheurs japonais utilisent également des poissons nageurs, type Bevy Shad, ou même des jigs…) juste au dessus du fond. L’animation type se compose de petits mouvements du leurre, sans pour autant décoller la plombée du fond. Mais tout est possible ! …
Le montage est simple : un hameçon, dont la taille (typiquement n° 6 à 1/0) et la forme (spécial drop shot ou wide gap) sont adaptés au leurre souple (et à l’encombrement du poste prospecté) est attaché directement (pas comme sur le schéma !!!) à votre ligne (un
nylon ou mieux un fluorocarbone de 18 à 25/100e) par un nœud palomar. Le bout de ligne superflu ne sera pas éliminé. Au contraire, il faudra, en réalisant le nœud donc, laisser un bout de fil d’environ 50 cm à 1 m : la plombée y sera fixée.

 



Intéressons nous plus en détail aux différents composants :

La canne et le moulinet en premier lieu : casting ou spinning, les deux sont utilisables. Pas la peine d’acheter un ensemble supplémentaire, une des cannes de votre set conviendra probablement. Généralement, une canne médium (voir article "
Action et puissance des cannes") suffisamment sensible (il est important de bien sentir ce qui se passe de l’autre côté du fil…) permettra de se sortir de toutes les situations. Il vous est aussi possible de choisir des cannes plus light suivant le lest employé en général, la profondeur du spot, sa configuration, etc...

Le lest est en plomb ou mieux en tungstène (
prenez garde à l’environnement : le tungstène est non seulement plus dense que le plomb, mais il est aussi et surtout moins polluant…), son poids sera compris entre 3 (pour une pêche en bordure par exemple) et 20 g (pêche de sandres en profondeur, par exemple) en fonction du courant, de la profondeur, de l’espèce de poisson recherchée ou du type de leurre employé. Différents types de plombées sont utilisables, des rustiques plombs d’Arseley, en passant par la succession de chevrotines, pour finir aux plombées spécialement développées pour cette technique, permettant un réglage rapide du fond (l’attache du plomb est en fait un œillet qui vient pincer le fil), de forme ronde, ou encore allongée : cette forme est très utile pour prospecter les zones rocheuses: il y a en effet moins de risque que la plombée ne reste coincée entre 2 cailloux. Un autre type de plombée est enfin disponible, le Bouncing Betty : un plomb recouvert d’une couche de plastique. Il permet de pêcher les plaques rocheuses en évitant de cogner la plombée contre la roche, n'éveillant ainsi pas la méfiance des poissons postés alentours (n’oublions pas le contexte, qui est difficile !)

Les leurres à présent : TOUS les
types de leurres souples sont utilisables. Cependant, les formes de vers, de poissonnets ou encore de lézards et de grubs (les fameuses et classiques virgules !) fournissent de bons résultats en général, dans des tailles allant de 2 à 5 pouces (5 à 13 cm). Ces leurres ont tout intérêt à être imprégnés de substances attractives (sel, acides aminés, etc.) afin que les carnassiers intéressés conservent votre piège plus longtemps en bouche… L’emploi d’un attractant peut également constituer un plus non négligeable.

Il y a essentiellement deux façons d’utiliser cette technique.
Soit la tenue du poisson n’est pas connue, et il faut alors le trouver, en peignant une zone dans tous les sens, un peu à la manière du
Carolina. On lance et on ramène lentement près du fond. L’enjeu est de trouver une zone retenant les poissons, ou plus précisément un poste type, afin de l’identifier à l’échosondeur.
La seconde approche est applicable lorsque les tenues des poissons sont bien connues. L’identification à l’échosondeur ou grâce à un marquage GPS (avoir une base de données renseignant les postes typiques est une pratique qui tend à s’installer) permet de pêcher directement ces structures, plus statiquement, de réellement pêcher le poste avec insistance. On comprend que la connaissance du terrain est un atout de taille…
Outre les déplacements de la ligne sur le fond, il est possible d’imprimer de nombreuses animations au montage. Tremblements, déplacements, immobilisation tout est possible et comme souvent il est parfois bon de laisser votre imagination agir, en gardant à l’esprit l’intensité de l’activité des poissons…
Notons enfin que cette technique n’est absolument pas réservée aux pêches hivernales, et qu’elle est également très efficace dès que les poissons sont délicats, ou simplement lorsqu’il faut absolument « rentrer » les poissons vus (les battles et concours se développant à grande vitesse, vous avez tout intérêt à capturer les poissons observés…). Souvenons nous qu’elle est essentiellement utilisée, outre atlantique, pour pêcher (la plupart du temps à vue) les bordures peu profondes, en présentant le leurre souple juste au dessus des herbiers. Mais c’est une toute autre histoire…

 

Publié dans Technique