Un joli poisson pour bien entamer la nouvelle année

Le père Noël ayant eu la riche idée de m'apporter un Float Tube, agrémenté d'un sondeur, j’entrepris de partir voguer sur les eaux à la recherche de quelques poissons.

Il se trouve que j'ai un voisin fort sympathique qui partage la même passion, je l'ai donc, non sans difficulté, incité à délaisser certaines tâches ménagères pour venir flotter avec moi à la recherche d'un hypothétique Sandre.

Notre première promenade se résuma par une « douille » comme on souhaiterait en connaître plus souvent. Après une première dérive, sans grand résultat, Benjito se mit dans l'idée de pêcher au leurre posé ... Ce qui lui valu quelques instants plus tard, un superbe départ suivi d'une coupe. Il y avait donc un gros brochet sous le sapin à l'ombre duquel il avait entrepris de pêcher. Quelque peu dépité mon compère du jour se laissa emporter par les flots vers de nouveaux postes.

Pour ma part j'avais jeté mon dévolu sur un arbre mort dans lequel venait mourir le courant principal de la rivière. Après plusieurs lancers au ras des branches j’eus la sensation de m’être à nouveau accroché. Tandis que je secouais ma canne pour tenter de dégager mon leurre, ce que j'avais pris pour un gros morceau de bois se mit à prendre du fil en remontant le courant tout en puissance. Quelque peu surpris, je commis l'erreur de tenter de brider le poisson, histoire de jauger la bête. Ce qui était prévisible arriva immanquablement, le poisson qui jusqu'à présent s'éloignait de l'obstacle fit immédiatement demi-tour, direction l’arbre immergé. Il fallut alors se rendre à l'évidence, je ne pouvais bloquer ce poisson, qui s’en retourna au fonds des bois où il eut la riche idée de se décrocher... Au moins il n'est pas reparti avec un simple de 3/0 au coin des lèvres !

A mon tour je me laissais emporter par les flots pour rejoindre Benjito sur une zone plus profonde. Une succession de dérives en verticales nous apportèrent plusieurs touches assez vives, mais sans aucune prise. Nous étions sur le point de rendre les armes lorsque Benjito se lança dans une pêche “en diagonale” (les jeunes sont toujours très influencés par la mode). Dès son leurre au fond, Benjamin eut une fort jolie touche suivi d’un ferrage proportionné. Voyant que le poisson ne semblait pas disposé à se laisser faire, je demandai à Benjamin si le poisson était gros. Il me répondit que non, que c’était juste son frein qui était trop desserré. Le fait que le scion de sa canne soit maintenant sous l’eau m’incitait à penser le contraire. Sentiment assez rapidement partagé par Benji qui relâcha un peu la pression sur le poisson. Malheureusement un décroché s’ensuivit assez rapidement. Si nous avions peu de doutes sur l’identité du suspect, un Sandre, nous ne pouvions que spéculer sur la taille: Gros ou Très Gros, nous ne saurons pas.

Comme vous pouvez vous en douter, nous étions impatients de retourner sur ce poste, et dès le lendemain nous étions sur ce qui aurait pu être le lieu de nos exploits. A peine le début de la pêche entamée, j’entendis un cri au loin : “JE COULE”. Je regardais en direction de Benjamin, qui plus en aval dans le courant, semblait flotter encore. Le naufrage ne serait donc pas instantané, j’avais le temps de finir mon dessert avant d’intervenir (et oui une bonne pâtisserie ça ne se gâche pas pour un rien). L’avenir prouvera que j’avais eu raison d’attendre, Benjamin parvint à remonter le courant jusqu’à moi. Mon gâteau étant terminé je pris la décision de l’escorter jusqu’au rivage. Ainsi, le cas échéant je pourrais indiquer aux secours le lieu exact où il avait sombré. Mais cela ne fut pas nécessaire, Benjamin ayant prouvé qu’un Float Tube supportait parfaitement son passager avec un seul flotteur. C’est juste une question d’équilibre.

Ni l’un ni l’autre n’ayant de kit de réparation rapide, la pêche semblait compromise, jusqu’à l’arrivée providentielle de Romain que me proposa de me ramener sur Nantes en fin de journée. Je pouvais donc continuer à pêcher, abandonnant lâchement mon voisin et ami, alors même qu’il venait juste d’échapper à une mort par noyade. Arno arrivant quelques minutes plus tard nous repartîmes tous trois sur le poste magique.

Après plusieurs dérives infructueuses, je décidais de m’amarrer à la rive pour peigner plus finement un poste repéré au sondeur. Bien m’en pris, après plusieurs lancers je ressentis une belle touche, suivie d’un ferrage en puissance. La première impression fut agréable, je criais donc à mes deux acolytes flottant “c’est gros”. Cette fois-ci, n’étant pas pris au dépourvu, j’eus le bon réflexe d’accompagner le poisson vers le large, loin de l’obstacle qui l’abritait. Quelques minutes plus tard, alors que je pensais avoir surestimé la taille du poisson, Romain qui le vit en premier me confirma que c’était un beau spécimen. En effet, mon épuisette qui habituellement fait rire mes compagnons de pêche, semblait soudain bien petite. Une fois la première moitié du poisson dedans c’était gagné. Il ne restait plus qu’à retourner jusqu’au bord pour décrocher ce poisson. Bilan un “petit” 92 cm, mais un poisson bien gras que l’on peut estimer à +/- 9 kg. Le poisson m’arrosât généreusement avec sa caudale en retournant dans son élément. Que du bonheur! Afin que ce dernier soit complet, il ne restait plus qu’à appeler Benji pour lui dire qu’il aurait mieux fait de rester pêcher.

Une troisième sortie sur ce même poste s’avèrera catastrophique. Quasiment pas de touche et aucun poisson sorti. Il faut dire que le courant était beaucoup moins fort, contrairement à la pression de pêche, qui elle n’avait cessée de croître. Ce n’est pas grave nous saurons où aller à la première crue en fin de saison prochaine…